Le projet  :  Jubilé LUCAIRE

L’idée est de se retrouver, 50 ans après notre classe de 7ème A.

Pour beaucoup d’entre-nous cette année fut marquante, que ce soit par l’engagement et la gentillesse de Mr LUCAIRE, la dynamique du groupe que nous formions, la “classe de neige” …

Certains sont restés en contact, personnellement j’ai eu quelques échanges avec Thierry BOGDZIEWIEZ il y a quelques années, et, plus récemment, j’ai revu Laurent SEYER et eu des échanges avec Sylvie SAGOT-DUVAUROUX, Elisabeth RIVET, Nathalie MIALLE et Olivier PRIEUR.

Le point culminant de ce projet est de se retrouver, 50 ans après donc, pour, par exemple, une journée avec repas à côté de la Pro ( peut-être discuter avec la direction pour obtenir une salle dans l’établissement même… ).

Bien entendu, et comme je l’ai fait avec Laurent, nous pouvons d’ici là envisager des retrouvailles “à discrétion” en fonction des velléités réciproques…

Et voici la photo de classe ( il existe aussi une photo de la classe de neige ) :

Au centre Mr LUCAIRE et à sa droite notre équipe de foot “la dream team” ( à l’orée du bois de Vincennes, après l’école) : Laurent, Marc, Thierry et moi.

Nous sommes 35 sur la photo ( 24 filles et 11 garçons ), cela fait 35 noms à mettre sur 35 bouilles …

C’est donc avec plaisir que nous aimerions vous retrouver, et, en attendant une page dédiée, celle-ci est pour nous, alors n’hésitez-pas à y apporter votre contribution ( mon mail dans l’onglet contact ) : témoignages de cette époque, ce que vous êtes devenus, avec qui vous êtes restés en contact…

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Et c’est Laurent qui assure le coup d’envoi avec une belle contribution   :

“Je ne me souviens pas de tous les noms, mais de tous les visages, oui. Sans mentir. Avec l’équipe qu’on avait, pas étonnant qu’on ait été champions du monde deux fois depuis.

Ce qui attire surtout mon regard sur la photo, ce sont les visages des filles. C’était le Paradis cette classe ! Pas étonnant que j’y crois encore, au Paradis. Quand tu y as vécu, c’est plus facile d’y croire. Je me souviens de celles dont j’étais amoureux (même si, faut être honnête, à l’époque je préférais le foot) et aussi de celles qui étaient amoureuses de moi (enfin, je crois ; d’ailleurs si un jour on se revoit, soyez sympas, j’aimerais bien rester avec cette idée que vous étiez amoureuses de moi). Les filles, c’est important dans ma vie. J’en ai cinq, donc forcément.

Cette photo, on a l’impression que c’est là que tout a commencé. D’ailleurs, dans mon premier roman, le héros est écolier à La Pro. On peut inventer des histoires, mais on ne ment pas avec sa propre genèse. Ce qui se dégage de ce cliché, ce n’est pas seulement l’innocence joyeuse avant les désillusions de la vie. C’est plus fort que cela. C’est que nous sommes magnifiques ! Il y a une beauté dans ce collectif … Et puis, il assurait Lucaire. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, avec son look de député mitterrandiste, il n’avait rien pour m’impressionner. Mais à l’époque je ne savais pas qui était Mitterrand, ça a dû aider à l’éclosion de mon admiration. Lucaire, je ne sais rien de lui, mais je sais que cet homme-là a joué un rôle dans mon existence. Surtout pour moi qui n’avait pas de père, un maître avec une barbe, ça a dû compter. C’est reposant finalement de ne pas avoir à se demander qui il était vraiment et de se contenter d’honorer une mémoire un peu floue, avec nos yeux d’enfants. Il n’y a pas beaucoup de personnes qu’on puisse encore regarder avec nos yeux d’enfants.

Alors, Jean-Pierre m’a demandé d’écrire un texte pour donner des nouvelles. Marc, qui est à ma droite sur la photo, est resté mon meilleur ami. C’est pas beau, ça ? Amis depuis la maternelle … Contrairement aux apparences que j’essaie ici de me donner pour rester cohérent avec ma tronche de grande gueule échevelée sur la photo, j’ai fait une carrière bien classique dans la Finance et ça a plutôt bien marché, alors je me suis embourgeoisé. Ce n’est pas désagréable d’ailleurs. J’ai compris que le mouvement était irréversible le jour où je me suis retrouvé pour la première fois en tribune présidentielle au Parc des princes. Je regardais les mecs dans le virage que j’avais fréquenté assidument pendant des années et je me suis dit que changer de tribune, ce n’était pas anodin dans la vie d’un homme. Je me demande si Marc n’était pas avec moi ce jour-là … Je vis à Londres depuis cinq ans. J’adore cette ville. Mais je vais bientôt rentrer en France. Parce que j’arrête la Finance. Gamin, je voulais être footballeur ou écrivain. Et puis, j’ai fait banquier pendant trente-et-un an. Le pire c’est que j’ai bien aimé, en vérité. Je ne crache pas dans la soupe. J’ai voyagé comme un dingue. J’ai même fait des trucs dont je suis fier, tous les financiers ne peuvent pas en dire autant. Mais un jour je me suis dit, faut arrêter les conneries, tu vas quand même pas finir banquier ! J’ai envisagé de reprendre une carrière de footballeur mais c’est compliqué, passé cinquante ans. Alors j’ai décidé d’écrire. Mon premier roman est sorti en août 2018 et le second est prévu pour avril 2020. Cela me ferait plaisir de vous le dédicacer…

Laurent Seyer, le 2 janvier 2020

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